Topographia Hibernica

sanderling

Zooville Settler
La topographie de l’Irlande (Topographia Hibernica) est un texte latin du moyen-âge qui comporte deux chapitres sur le thème de la zoophilie (Deuxième partie — Les merveilles et les miracles d’Irlande, Chapitre 23 et 24). Il existe deux manuscrits avec ces chapitres enluminés :
Ms. 700, p. 53,54 :
Royal MS 13 B VIII :

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Chapitre 23 — Le bouc qui s’unit à une femme
Le roi du Connacht Ruaidri avait un bouc domestique blanc, qui était remarquable en son genre tant par la longueur de ses poils que par la hauteur de ses cornes. Ce bouc eut des relations bestiales avec une femme qui en avait la garde. La misérable, qui se montrait encore plus bestiale en subissant la loi de l’animal que ce dernier en la lui imposant, se soumettait à lui et le laissait abuser d’elle.
Crime honteux et abominable ! Dans quels dérèglements est entraînée la raison qui succombe à la sensualité ! Quelle déchéance lorsque le maître des animaux, perdant le privilège que lui a conféré la nature, s’abaisse au niveau de l’animal, lorsque l’être doué de raison se soumet à la bête brute dans un commerce aussi honteux ! Bien que la bestialité soit toujours détestable et exécrable, elle l’est cependant bien moins lorsque ce sont les bêtes brutes qui sont soumises en tout aux êtres doués de raison : parce que ce sont des bêtes brutes et que leur nature les destine naturellement à obéir — il n’en demeure pas moins qu’elles ont été créées pour qu’on en use, non pour qu’on en abuse.
C’est pourquoi devant ces pratiques que la nature réprouve avec force, l’indignation éclate dans ces vers :
Il n’y a plus que la nouveauté qui plaît. Les plaisirs nouveaux séduisent, et la Vénus naturelle ennuie. La nature plaît moins que l’artifice ; la raison, qui ne raisonne plus, sombre dans des pratiques réprouvées. Le désir naturel gémit, violenté par les artifices de la passion amoureuse ; et la colère vengeresse publie le crime qui fait violence. En effet la nature dévoile l’impiété, et révèle le crime honteux, innommable, en créant des prodiges.
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Chapitre 24 — Le lion qui aimait une femme
À Paris nous avons vu un lion, qu’un cardinal avait donné petit à Philippe, le fils du roi Louis, qui était alors enfant. Ce lion avait l’habitude de s’unir bestialement à une folle du nom de Jeanne. Quand il lui arrivait de s’échapper de sa cage, il entrait dans une fureur telle que personne n’osait l’approcher ; alors on faisait venir Jeanne qui aussitôt calmait sa fureur et sa rage ; l’apaisant grâce à ses charmes féminins, elle le conduisait où elle voulait et changeait immédiatement toute sa fureur en amour.
Ô les deux bêtes ! dignes d’une mort infâme ! Et cependant de tels crimes n’ont pas été commis seulement dans les temps modernes ; les temps anciens aussi, loués pour leurs mœurs simples et honnêtes, furent souillés par de pareils crimes impies. C’est pourquoi il est écrit dans le lévitique :
La femme qui s’approchera d’une bête quelconque pour s’accoupler à elle, on tuera la femme, et que la bête meure, car elles sont coupables.
La bête doit périr, non pour la punir de sa faute, que sa nature de bête excuse, mais afin de raviver le souvenir et de rappeler le crime à l’esprit.
On connaît aussi le récit des amours de Pasiphaé avec un taureau, que beaucoup tiennent, non pour une légende, mais pour un fait authentique.
Traduction: Boivin, L’Irlande au moyen-âge, Champion, 1993.
 
Du moyen âge à aujourd'hui rien n'a changé, les anti Zoo sont les relèves de ces courants d'idées morales qui ont fait/font couler énormément de sang. Ils pensent peut-être que ça leur permettra d'avoir une place au paradis...

Merci Sanderling pour ce petit sujet histoire.
 
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