Une « stupidité juridique »

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Zooville Settler
Montpellier : un Héraultais condamné pour atteinte sexuelle sur un pitbull

Le prévenu qui a été filmé par une caméra de surveillance a écopé de 1 000 € d’amende. Midi Libre - RICHARD DE HULLESSEN

Justice, Montpellier, Faits divers

Publié le 15/07/2022 à 09:53

Hélène AMIRAUX

C’est un débat juridique rarissime qui a été tranché par le tribunal correctionnel de Montpellier cette semaine.

C’est une affaire plutôt rarissime qui est venue devant la juridiction de Montpellier. "Il existe très peu de décision sur la question", confirme l’avocat de la SPA.

Le tribunal judiciaire de Montpellier a en effet eu à juger, cette semaine en audience collégiale, un homme de 57 ans pour sévice sexuel sur un animal domestique, apprivoisé ou captif. Un délit sévèrement puni par la loi.

Peines encourues : les textes de loi ont été durcis en 2021

Depuis 2021, la notion d’atteinte sexuelle sur un animal a rejoint dans le code pénal celle de sévice grave et acte de cruauté envers ces êtres dotés d’une sensibilité. Ces infractions, qu’elles soient commises publiquement ou non envers un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, peut être puni au maximum de trois ans de prison et de 45 000 € d’amende. Les peines passent à cinq ans de prison et à 75 000 € d’amende, si l’animal en meurt. Une acception très large pouvant englober des actes commis même “hors pénétration” et “hors acte de cruauté” avaient souhaité les défenseurs de la cause animale.

Le fait d’enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit et sur quelque support que ce soit, des images relatives à ces actes sexuels sont punis de la même peine, sauf à être un moyen de preuve. Proposer ou de solliciter des actes constitutifs d’atteintes sexuelles selon les textes est aussi puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.

Notons que le prévenu ne risquera “que” six mois de prison et 75 000 € s’il donne volontairement la mort à un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, en dehors de toute activité légale.

Il laisse le chien venir lécher ses parties intimes

Les faits visés auraient pu rester totalement insoupçonnés si la scène n’avait pas été filmée dans un contexte très particulier. Le 16 avril dernier à Paulhan, une mère de famille qui fait garder sa fille par une nounou pendant qu’elle travaille, a le réflexe de visionner les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance qu’elle a installées dans son salon. Un système qui peut lui permettre de voir en direct ce qui se passe chez elle.

Et là, stupeur ! Sur la vidéo, elle aperçoit le mari de sa nounou, qui remplaçait au pied levé sa compagne indisponible et avec l’accord de la mère de la fillette, baisser son pantalon.

L’homme se livre alors à la masturbation en plein visionnage d’un contenu pornographique. Puis, la mère de famille voit l’homme, que sa famille connaît quand même bien, se diriger vers son dressing et attraper un de ses sous-vêtements et le porter à son visage comme pour le humer. Quel n’est pas son trouble alors qu’il est censé garder sa fille en bas âge.

Mais le sordide ne s’arrête pas là. L’homme en plein plaisir solitaire va alors faire entrer le chien de la famille, un pitbull dans la maison. Il s’allonge au sol et laisser le chien venir lécher ses parties intimes. La famille, profondément choquée par cette vision, a immédiatement déposé plainte. Les faits ont été qualifiés par le ministère public de sévice sexuel sur un animal (la loi ayant été précisée à plusieurs reprises depuis 2006).

À l’audience, en présence seulement de la SPA qui s’est aussi portée partie civile (lire ci-dessous), le débat a consisté à savoir si le délit était constitué en l’absence, à l’évidence, d’expression de consentement du chien.

"Stupidité juridique"

Pour la défense, il s’agit "d’une stupidité juridique". "Je m’interroge sur les textes. Pour une agression ou une atteinte sexuelle sur un humain, il faut savoir s’il y a violence, contrainte, menace ou surprise. Il faut plaider sur le consentement, or là, non !", a critiqué Me Luc Abratkiewicz.

L’auteur, sans casier judiciaire, a fait l’objet d’une expertise psychiatrique, mais celle-ci n’a révélé aucune pathologie mentale. Le parquet avait requis de la prison avec sursis probatoire, avec obligation de soins. "Il a simplement mis en scène un fantasme inavouable", selon son avocat.

Le tribunal l’a condamné à 1 000 € d’amende et devra verser 1 € de dommages et intérêts à la SPA.

"Un consentement impossible"

CIVILe " La gendarmerie nous a saisis, explique la présidente de la SPA de l’Hérault qui s’est portée partie civile. En 22 ans, c’est la première fois que je vois une affaire comme ça". "Je soutiens que l’expression du consentement de l’animal étant impossible, il n’y en a donc pas", a tenu à démontrer l’avocat de la SPA, Me Mehdi Benameur. Le prévenu a été condamné pour sévice sexuel, celui-ci n’ayant pas besoin d’être accompagné d’un acte de cruauté pour être démontré. Depuis 2021, la notion d’atteinte sexuelle sur animal a été ajoutée dans la loi. "Ce genre de condamnation reste utile car si les actes de cruauté, on en recense un à deux par mois, sont bien intégrés comme étant punis par la loi, la question des atteintes sexuelles, est plus rare. Celle-ci est intéressante car elle permet de faire entendre que ça reste condamnable même si les faits étaient par essence cachés".
 
Est-ce que le condamné ne peut pas à son tour porter plainte pour avoir été filmé à son insu ?
Quand on installe un système de vidéosurveillance dans un domicile, la moindre des choses c'est quand même d'informer de sa présence tous les occupants du domicile... surtout quand les images peuvent être vue par un tiers personnes !
il existe pas un délit d'atteinte à l'intimité ou un truc du genre ?
 
Est-ce que le condamné ne peut pas à son tour porter plainte pour avoir été filmé à son insu ?
Oui, c'est possible.
Quand on installe un système de vidéosurveillance dans un domicile, la moindre des choses c'est quand même d'informer de sa présence tous les occupants du domicile... surtout quand les images peuvent être vue par un tiers personnes !
il existe pas un délit d'atteinte à l'intimité ou un truc du genre ?
Il existe le délit d'atteinte à la vie privée (226-1) qui est renforcé sur du contenu sexuel (226-2-1).

C'est un cas juridique limite. La personne n'avait rien demandé. Elle a juste laissé le chien faire. Les juges semblent en avoir tenu compte puisque la personne n'a eu qu'une amende.
 
Elle a juste laissé le chien faire
C'est sur mais celui qui se faisait sodomiser par ses chiens ( qui étaient d'accord ) lui a eu 18 mois avec sursi , le fichier des délinquants sexuels et l'interdiction à vie d'avoir des animaux. On peut voir que c'est du grand n'importe quoi et que les juges sont perdus avec une loi aussi débile !

Il existe le délit d'atteinte à la vie privée (226-1) qui est renforcé sur du contenu sexuel (226-2-1).
Le mec n'était surement pas au courant de la loi sur les vidéos à domicile et peut être pas au courant qu'il était filmé, les flics lui ont surement dit de coopèrer et de raconter les faits, bon après rien de grave pour lui, son avocat a été efficace !
C'est pour ça que je repete encore une fois de ne rien dire aux flics !
 
1000 CHF d'amende ? Il a été condamné pour atteintes sexuelles ou mauvais traitement ? On voit bien que le juge a voulu rétablir la proportionnalité en mettant la peine la plus basse que possible. Il est tombé sur un avocat car aura eu le mérite de pointer les inepties de la loi !
 
1000 CHF d'amende ? Il a été condamné pour atteintes sexuelles ou mauvais traitement ?
Les faits étant postérieurs à novembre 2021, la qualification est obligatoirement celle d'« atteinte sexuelle ».
On voit bien que le juge a voulu rétablir la proportionnalité en mettant la peine la plus basse que possible. Il est tombé sur un avocat car aura eu le mérite de pointer les inepties de la loi !
D'après l'article, l'infraction a bien été constituée (les fameux trois éléments constitutifs). Pourquoi alors une non-peine d'emprisonnement ? Je pencherai plus pour un problème d'élément légal que pour le respect de la proportionnalité de la peine. Être léché (voix passive) en tenue d'Ève par un chien est-il constitutif d'une atteinte sexuelle ? Imaginez la portée de cette décision dans le cadre d'un camp naturiste !
 
Ce qui pourrait expliquer cette peine minimisée, et à vérifier dans le code pénal, le fait que la personne ait été filmé à son insu, sans avoir été informé de la présence de caméra, les vidéos ne doivent pas être légalement recevables il me semble, c'est à dire que les vidéos ne peuvent normalement pas être utilisées comme preuves constitutives de l'infraction. Ce qui a dû se passer, encore une fois, c'est que les vidéos existent, et ont sûrement permis de faire pression sur la personne mis en cause sûrement pour le contraindre à reconnaitre les faits.
Ils ont sûrement dû lui proposer cet arrangement de peine minimisée pour le dissuader de porter plainte à son tour pour l'usage de caméra dissimulée qui est également répréhensible et logiquement condamnable.
Je pense également que devant la honte occasionné par la situation, le gars a dit ok et vouloir en rester là plutôt que de partir dans de longues procédures. C'est un peu le jeu que font les avocats avec les personnes inquiétées pour acte zoo en leur conseillant de reconnaitre les faits pour limiter les peines et l'impacte médiqtique. Et je rajouterai même que les avocats se défaussent et font le stricte minimum pour défendre unzoo, pour ne pas risquer d'être à leur tour afficher comme défenseur de zoophiles et risquer de se mettre à dos leurs confrères et autres professionnels juridiques. C'est également aussi simple que cela.
 
Ce qui pourrait expliquer cette peine minimisée, et à vérifier dans le code pénal, le fait que la personne ait été filmé à son insu, sans avoir été informé de la présence de caméra, les vidéos ne doivent pas être légalement recevables il me semble, c'est à dire que les vidéos ne peuvent normalement pas être utilisées comme preuves constitutives de l'infraction.
En matière pénale (contrairement au civil), la preuve est libre donc de base tout est permis. Il existe des exceptions, comme l'atteinte à la vie privée dans ce cas. Mais c'est le juge qui décide de la recevabilité de la preuve. Autant dire qu'à ce jeu, le prévenu est souvent perdant.
Ce qui a dû se passer, encore une fois, c'est que les vidéos existent, et ont sûrement permis de faire pression sur la personne mis en cause sûrement pour le contraindre à reconnaitre les faits.
Ils ont sûrement dû lui proposer cet arrangement de peine minimisée pour le dissuader de porter plainte à son tour pour l'usage de caméra dissimulée qui est également répréhensible et logiquement condamnable.
Je pense également que devant la honte occasionné par la situation, le gars a dit ok et vouloir en rester là plutôt que de partir dans de longues procédures. C'est un peu le jeu que font les avocats avec les personnes inquiétées pour acte zoo en leur conseillant de reconnaitre les faits pour limiter les peines et l'impacte médiqtique. Et je rajouterai même que les avocats se défaussent et font le stricte minimum pour défendre unzoo, pour ne pas risquer d'être à leur tour afficher comme défenseur de zoophiles et risquer de se mettre à dos leurs confrères et autres professionnels juridiques. C'est également aussi simple que cela.
Analyse plus que crédible (y)
 
Personnellement je trouve cette affaire bizarre peut être que le juge était pas un anti zoo, cette affaire risque de faire jurisprudence dans
d'autre affaire de ce genre.
 
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